samedi 2 mars 2019

Ultra du bout du cirque 2019 - C'est reparti!

4h du mat' au Vigan. Je suis sur la ligne de départ et honnêtement je me demande un peu ce que je fais là. Un 100km pour une reprise, c'est un peu gonflé. D'ailleurs il y a 2 semaines, j'étais à deux doigts de demander à l'orga de basculer sur le 60km. Je trouvais que je n'avais pas assez d'entrainement dans les jambes, comme tous les ans en fait, car je n'arrive jamais à bien m'entrainer l'hiver. Manque de motivation pour des sorties longues, et probablement aussi besoin de faire un break. Mais voilà, entre temps il y a eu une semaine de vacances où j'ai réussi à sortir une semaine à 40h de sport alors je me suis dit "why not". Bref, je suis sur la ligne de départ pour une triple première: première course de 2019, première fois que je reprends la saison sur un ultra, première course en indiv chez les "jeunes vieux". Mais deuxième participation à cette course après 2016. Au programme environ 100km 4300+, avec pour seul objectif de faire une course régulière sans me soucier des autres.

[Voir le parcours sur tracedetrail]

Top départ. Quelques centaines de mètres de bitume à travers la ville et on attaque déjà les premiers sentiers. Toute la première partie de course est nouvelle par rapport à 2016 et franchement je la trouve très sympa. C'est ludique, avec une grosse majorité de singles qui tournicotent, de petites bosses et de gros cailloux (ou le contraire). J'ai le plaisir de voir que les jambes ne sont pas si mal. Cool, j'ai l'air d'avoir bien récupéré en une semaine de mes vacances choc.

Le jour se lève et je suis estomaquée. Le ciel est rouge feu d'un côté, bleu noir de l'autre. Avec les montagnes qui se dessinent en arrière plan, c'est tellement beau que j'en ai la gorge serrée. C'est peut-être le plus beau levé de soleil de ma vie.

Sortie de la nuit dans un décor de carte postale. Photo: Cyril Bussat photosports.com

J'arrive à Aulas où m'attend la meilleure assistance de l'univers, si ce n'est plus: Pierre, Marie, mon frère Adrien, Jenny, mes petit neveux et bien sûr Cyril. Tape dans la main, quelques mètres en courant avec mon frère - ça me rappelle les bons souvenirs de l'UTMB. Il ne manque que la doudoune rouge (private joke)! Alors que je m'affaire à un ravito express, mes petits neveux sont plantés juste devant moi, leurs grands yeux ouverts, sûrement interloqués par toute cette scène. Qu'est ce qu'elle fait tatie? Sophie me dit "tu sais tatie, si tu gagnes pas c'est pas grave". J'ai envie d'exploser de rire. Je repars sous des "allez tatie, allez tatie". J'ai le coeur qui tambourine. C'est pas l'effort, c'est l'amouuuuuur.

Au ravito d'Aulas, "qu'est ce qu'elle fait tatie?" Photo: Adrien Blanchet

Après un montée bien sympa et rondement menées, suivent des crêtes géniales avec une magnifique vue à 360°. Je prends un pied d'enfer! Je suis tellement contente d'être là! Ah c'est bon quand même le trail, surtout sur un tracé si sympa!

Ceci dit, je commence à fatiguer et je n'en suis qu'à la moitié. Les montées et les descentes se passent plutôt bien mais relancer sur le plat devient difficile. Absolument rien d'alarmant, d'ailleurs je pense être tout à fait régulière mais l'ultra est -il faut bien le dire- toujours douloureux au bout d'un moment et dans la tête il faut être prêt à ça. Le moral aussi s'entraine et avec la pause hivernale, il s'est lui aussi un peu ramolli.

La ravito de Calo rouge me fait du bien dans la tête. Cyril y est seul puisque ma dream team se prépare à prendre le départ du trail de l'oignon doux (bravo les copains!) mais même voir Cyril me réjouit. Ca me fait quand même un drôle d'effet l'ultra trail! :D

Le parcours continue à être magnifique puisqu'on rejoint le cirque de Navacelles, qu'on surplombe d'abord avant de plonger la tête la première dedans. Suivent une dizaine de km très roulants où il faut courir 95% du temps. Ce n'est pas mon point fort mais depuis quelques temps j'essaie de me soigner (notamment grâce à Guillaume l'an dernier). Après 60km, les jambes commencent à être dures mais c'est tellement beau, je n'ai pas le droit de me plaindre. "Profite, regarde comme c'est beau. Et accessoirement lève les pieds et avance!", voilà ce qui tourne dans ma tête.

Un grand sourire pour une magnifique vue! Photo: Thierry Jouanin photosports.com

Après la remontée sur Blandas, je n'ai pas bien étudié le profil et je crois à tort qu'il ne reste que qq km avant de redescendre. En fait c'est plus de 10km de plateau, certes joli, mais qui après 75km de course me paraissent ne jamais en finir. Il faut courir, courir, courir. Je ne rêve que d'une chose: une montée pour marcher! Au détour d'une route, j'ai l'énorme surprise de retrouver Cyril et mes petits neveux. "Allez tatie, allez tatie, allez tatie", à dire très vite en faisant des bonds de 50cm de haut (soit l'équivalent de la moitié de la taille d'Oscar). C'était inattendu et ça me fait tellement plaisir de les voir! Ca me redonne du courage. "Allez, plus j'en finis vite, plus je les retrouves vite!"

Et effectivement, j'en suis presqu'au bout. Une dernière bosse après Bez, quelques km de plat pour bien finir mes jambes et tester mon moral, voire mon abnégation, et je retrouve mes deux petits neveux avec qui je franchis la ligne d'arrivée: 12h23, 1ère femme, 18/152 (12%) scratch. J'ai les enfants dans les bras et un grand sourire aux lèvres. Ah quel bonheur l'ultra! Et encore plus quand c'est partagé avec des gnomes de moins d'1m20!

Merci aux bénévoles et aux organisateurs, Gildas et Denis en particulier et à toute la famille Campigna! C'est un sacré beau trail que vous avez là! Merci évidemment à ma dream team de toutes tailles. On remet ça quand vous voulez! Enfin merci aux sponsors qui me soutiennent depuis maintenant des années: vibram, NaïtUp et Hammer Europe. On ne change pas une équipe qui gagne... ou pas d'ailleurs mais qui en tout cas se fait grandement plaisir!

La récup' va être courte puisqu'on ressort déjà les épingles le 16 mars pour l'écotrail de Paris 80km!

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