dimanche 8 septembre 2013

Mon UTMB à la loupe

Désolée, déformation professionnelle oblige, je n'ai pas pu m'empêcher de faire quelques statistiques de mon UTMB... J'en retiens:

1) Si je compare mes temps de passage à ceux que j'avais prévus pour un plan de 30h, il est clair que je me suis "écroulée" entre le lac Combal (km64) et la Fouly (km108). Sur ces 44km, j'ai perdu près d'une heure, ce qui est énorme:


C'est intéressant de voir cela car pourtant c'est à partir de Bertone (km82) que je n'ai plus réussi à manger. Je suppose qu'en réalité, sans vraiment m'en apercevoir, je me suis déjà sous-alimentée bien avant cela. Ma pause à Courmayeur (km77) où j'ai un peu mangé semble ne pas avoir vraiment réussi à enrayer la chute. Ce n'est qu'à la Fouly, lorsque Cyril m'a forcé à remanger, que j'ai pu rétablir la situation et à partir de cela je suis bien restée sur le rythme des 30h. La leçon que je retiens de cela est que j'ai mal géré la nuit. Je me souviens ne pas avoir eu très faim mais j'aurais dû me forcer à manger plus. Ce n'est pas parce que je n'ai pas faim que mon corps n'a pas besoin d'énergie! C'est le b.a-ba, et pourtant...

2) Si je compare mon classement à celui des deux filles devant moi, Maria Semerjian, 7ème femme en 29h34 et Manuela Vilaseca, 8ème femme en 30h17, il est possible que j'aie pris un départ un peu rapide:


Néanmoins, je suis moins catégorique sur ce départ rapide que sur le fait que je me sois sous-alimentée durant la nuit. En fait avant mon gros coup de mou entre le lac Combal et la Fouly, nos différence de classements étaient à peu près stable, et après aussi. Je continue de penser que c'est une mauvaise gestion de la nuit qui m'a coûté cher, plus qu'un départ rapide.

3) Je me suis arrêtée beaucoup plus que Maria et Manuela aux points d'assistance:


Si je fais la somme, cela fait 61' d'arrêt, ce qui est le double de Maria et 20' de plus de Manuela (qui finit 7' devant moi). Habituellement je suis plutôt du genre à m'arrêter peu, voire très peu aux ravitos. Je crois que j'ai voulu un peu trop profiter de Cyril sur les points d'assistance! La prochaine fois, je prends ma mère, ça devrait être plus vite expédié... ;)

4) De manière générale, j'étais prête pour l'UTMB. J'ai fait une très bonne prépa grâce à Denis. Son plan a été parfait. Un grand grand merci à toi, coach! J'étais prête physiquement et cette course, je la voulais. Néanmoins, si d'aventure je me relançais sur l'UTMB, il y a quelques petits points que je ferais différemment:
- l'UTMB a beau être roulant, beaucoup de montées sont sèches, notamment sur la fin avec Bovine, le début de Catogne et la tête aux vents. Or les montées raides, ce n'est pas mon point fort et j'aurais sûrement dû travailler là dessus un peu plus. Quelques sorties du côté du KMV de St Pierre m'auraient fait du bien.
- j'ai pris l'option d'arriver fraiche à l'UTMB et de ne pas faire de course de plus de 70km avant cela. Après coup, je pense que j'aurais du planifier un 100km vers mi ou fin juin, notamment pour travailler sur l'alimentation en course. Ma plus longue course fut de 9h et je n'ai pas eu le moindre de problème à m'alimenter, si bien que je ne me suis pas trop méfiée. J'ai comme l'impression que mon estomac avait tout simplement perdu l'habitude d'être maltraité si longtemps, le pauvre...
- Alors, reco or not reco? J'ai pris l'option de ne faire aucune reco, comme à mon habitude, préférant laisser le plaisir de la découverte pour le jour J. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas étudié le parcours, bien au contraire (en passant un grand merci à Patrick et Marc pour les conseils avisés). Sur l'utilité d'une reco, j'ai du mal à trancher. D'un côté je pense qu'une reco m'aurait aidé à surpasser les difficultés lorsque j'étais dans le rouge, mais d'un autre j'aurais sûrement pris moins de plaisir sur la course et avec moi, plaisir et perf sont intimement liés. La question reste donc ouverte. A suivre au prochain épisode...

Pour finir sur quelques points positifs: côté équipement j'étais au top (merci RL). Je me suis parfaitement habillée sur toute la course, je n'ai jamais eu froid, jamais eu chaud. Côté bobo, c'est zéro pointé: pas une douleur tendineuse pendant la course, pas une contracture, pas un échauffement, pas une ampoule. Juste des courbatures mais qui sont vite parties. Le rêve! :)