dimanche 30 juin 2013

L'étoile de la Vanoise

Une petite semaine de boulot depuis le duo des Contamines et on remet ça avec le trail des glaciers de la Vanoise à Pralognan. Faut pas se refroidir! Ce trail, je l'avais coché depuis longtemps dans mon agenda, son parcours sauvage loin de la civilisation me faisait rêver. Deux semaines avant c'est la douche froide: parcours de repli qui n'a plus rien à voir avec le parcours initial. J'ai rebaptisé le trail "l'étoile de la Vanoise": 3 boucles en étoile autour de Pralognan avec beaucoup d'aller-retour, 65km 3700+. On est loin du côté sauvage du TGV mais il faudra faire avec.

Départ au petit jour. Ca commence direct avec la montée vers le Rocher de Villeneuve (2200m), puis retour en sens inverse. Je monte relativement bien, Cyril est dans mes pas (remember les Contamines!) et Caroline Freslon-Bette, juste devant. L'avantage des A-R c'est qu'on peut voir les premiers hommes qui descendent, c'est aérien, ils sont beaux à voir... Vers le 8è place scratch déboule avec une facilité déconcertante Laureline Gaussens, un sourire jusqu'aux oreilles. Son avance est impressionnant, et ce n'est que le début!

Je bascule au sommet juste derrière Caroline et la double dans la descente. J'arrive à Pralognan avec quelques minutes d'avance. Je me sens plutôt bien. J'aborde la deuxième boucle qui, je le sais, va être très dure pour moi: 15km jusqu'au refuge de Péclet (2450m), puis retour presque par le même chemin. Le parcours est joli mais reste un peu trop en fond de vallée pour moi. Et puis c'est quoi cette histoire, faut courir en plus!

Long chemin vers le refuge de Péclet.
L'image provient au CR de Sprolls sur kikourou (ici)

Je m'efforce de courir mais Caroline me double. Pas de panique, je m'y attendais. J'essaie de la garder en ligne de mire mais je commence à avoir les jambes à sec.  On n'a fait que 30km mais je paie l'addition de mes dernières semaines chargées. Il reste la bagatelle de 45km, ça va être long... 

Arrivé au sommet, demi tour. Je croise un multitude de coureurs qui montent, j'essaie de les encourager en passant mais je n'ai moi-même pas beaucoup d'entrain. Au refuge du Roc de Pêche, on bifurque, me voilà seule. Je cogite pas mal, je compte les km jusqu'à la fin, "vais-je tenir?". Et là badaboum! Je ne sais pas trop ce qu'il se passe mais je chute de tout mon poids sur le genou gauche qui heurte un rocher. Des chutes j'en ai déjà fait en trail mais celle-là c'est sûrement la plus lourde. J'ai mal mais apparemment rien de cassé. J'en serai pour de bons bleus et des jambes de boxer. Sacré look avec la jupette! Je repars clopin-clopant. Maintenant il faut que je temporise. Finir sans exploser, finir sans me blesser.

Retour à Pralognan. Je prends le temps de me ravitailler et repars pour la dernière boucle, direction le mont Bochor d'abord, puis le col de la Vanoise (2500m). La première montée se passe bien, je suis presque seule et j'aime ça. Le moral remonte. Puis descente vers le chalet de la Glière et là, coup de massue au moral: alors que j'étais seule, je rejoins sur le GR les coureurs du TAR, les randonneurs, les supporters. Ca fait beaucoup beaucoup de monde pour moi. La montée jusqu'au col de la Vanoise sera longue, très longue! 

J'arrive tant bien que mal au lac des Vaches. Je lève les yeux de mes baskets, c'est vrai que ça déchire! 

Le Lac des Vaches.
L'image provient du CR de Sprolls sur kikourou (ici).

Au dessus jusqu'au col, un long chemin est tracé dans la neige. C'est sûrement aussi beau que glissant et je laisse pas mal d'énergie dans la bataille. J'arrive au col passablement fatiguée, mais d'autant plus heureuse d'être en haut que la vue est carrément superbe! Ca donnerait envie d'aller voir plus loin, mais merci les gars, aujourd'hui je rentre!

Les genoux cagneux mais le sourire bright!
Merci au kikoureur Danon pour cette photo
(d'autres ici)

Demi-tour donc, direction Pralognan. Je lâche les jambes dans la descente, plus la peine de temporiser maintenant. Ca y est, je vois l'arche, arrivée en 8h56. Heureuse d'avoir tenu malgré des jambes moyennes, heureuse d'en avoir fini, heureuse de ma 3ème place (27è scratch). Heureuse tout court. Caroline est 2ème en 8h41 (23è scratch), derrière Laureline 8h17 (13è scratch). Je reste baba devant son temps.

Podium féminin

En y repensant, j'en ai bavé sur ce TGV, j'ai parfois pesté contre ces nombreux allers-retours mais, connaissant les organisateurs, je veux bien croire qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Somme toute, je garde à l'esprit certaines vues grandioses et une organisation non moins grandiose. Ce qui ne peut que me donner envie de revenir sur le parcours originel!

dimanche 23 juin 2013

Les Contamines en duo

Au début de l'année lorsque Denis a accepté de me prendre en main je lui avais promis un programme soft avant l'UTMB. Mais les promesses sont faites pour ne pas être tenues, c'est bien connu! Je rajoute au dernier moment à mon programme le Trail du Haut Valmonjoie, une semaine pile-poil avant le TGV.

Le trail du Haut Valmonjoie c'est une course d'un format peu commun mais qui mériterait de l'être plus: une course en duo. C'est un peu le principe du raid CO mais sans la recherche de balise (dieu merci!!): pas de relais, les duos doivent faire tout le parcours ensemble. Je fais équipe avec Cyril. Autant joindre l'utile à l'agréable! :)
Le parcours fait 50km 3350+. Le ton est donné dès le départ puisqu'on commence ni plus ni moins que par un KMV pour rejoindre les Contamines à la Tête de la Combaz (2445m). Comme d'habitude, j'ai du mal à me mettre en marche. Cyril monte bien et je m'efforce de rester dans ses pas. Aux 3/4 de la montée, je me sens mieux et je demande à Cyril d'accélérer UN PEU. Il n'a pas dû entendre la fin de ma phrase car il part comme une fusée et je reste scotchée sur place. La preuve en images!
Cyril, grand sourire (et petites cuisses).
Ceci est une course en duo, cherchez Charlie!

Dans la descente qui suit, je prends les commandes car je suis plus à l'aise. C'est alpin, quelques passages de névés, ça me plait et je me réveille petit à petit. Arrive la 2ème montée du jour. On retrouve les équipe du 30km duo et je ne sais pas ce qu'il se passe mais me voilà déchainée. Doubler des équipes me motive (même s'ils ne sont pas sur le même parcours) et je monte à un train d'enfer. Cette fois c'est Cyril qui tire la langue. Je l'entend dans un souffle me dire "ralentis stp" mais je l'écoute à peine, fallait pas m'en faire baver tout à l'heure! ;) Col de la fenêtre (2245m).

Nouvelle descente jusqu'au refuge de Nant, puis dernière montée jusque Tré la Tête (1970m). Je mène toujours la danse, on avance bien. Dernière descente jusqu'à l'arrivée aux Contamines. Ce n'est pas le point fort de Cyril mais il donne tout ce qu'il peut dans ces derniers km. On franchit la ligne main dans la main. C'était bien sympa cette aventure ensemble!

On finit en 6h56, 8/47 toutes catégories confondues et 3ème mixte derrière Célia Chiron/Adrien Michaud, 2ème scratch (!!), et Esther Candela/Quentin Debray, 5ème scratch. Un très bon niveau chez les mixtes cette année!

dimanche 2 juin 2013

Week-end choc dans le Vercors

La maxi-race est annulée? Qu'à cela ne tienne, à déception rime action: ni une ni deux, je m'organise au pied levé un week-end choc pour le week-end suivant, avec deux courses en deux jours. De quoi étancher ma soif de trail, au moins provisoirement...

Samedi: Ronde du Mont Aiguille, 25km, 1000m+. A priori ce n'est pas une course pour moi: trop court, trop plat. Mais tout ce que je veux c'est faire des km et regoûter à la compet car après 3 semaines d'abstinence, ça me manque!

La Ronde du Mont Aiguille est une course particulière: c'est l'une des pionnières du trail, elle existe depuis les années 70 et jamais son parcours n'a changé en 33 éditions. Et pourtant impossible de trouver ni parcours, ni profil et encore moins un tracé gpx. Un quoi?? Les inscriptions se font sur place et uniquement sur place, le prix est dérisoire (12 euros!). Les organisateurs veulent garder cet esprit de course populaire et familiale, loin des grosses machines, et franchement c'est tout à leur honneur. Il me tarde d'y être...

La Ronde du Mont Aiguille, version années 70


En parlant de tarder, on passe à deux doigts de rater le départ, la faute à une orientation douteuse pour se rendre à Clelles. Ben quoi, y a pas qu'au Mont Ventoux que j'ai le droit de me paumer! A peine le temps de récupérer nos dossard, quelques mots avec Jean Phi et hop c'est parti.

Ca commence direct par une montée. Je pars tranquillou comme je sais si bien le faire. Comment ça je ne sais rien faire d'autre? ;) La parcours est simple, il suffit de faire le tour du Mont Aiguille qui s'élève majestueusement au coeur du Trièves. Enfin pour nous tour ou pas tour, peu importe car on nage dans la brume et on ne voit pas grand chose à part nos pieds. Et ceux là, depuis le début de l'année, croyez moi j'ai eu bien l'occasion de les admirer!

Le parcours est une succession de single, chemins plus larges et petites portions de routes. C'est plutôt roulant malgré la boue mais il y a peu de lignes droites et je me surprends à prendre du plaisir à courir. Oui, vous avez bien lu, à courir et non à marcher! C'est la nouvelle Juju cru 2013, mise en bouteille par coach Denis!

Il y a une quantité hallucinante de ravitos, presque une 10aine sur les 25km! Tous sont tenus par des locaux qui, malgré le froid, semblent tout heureux de participer avec nous. J'ai chaud au coeur, ça me motive.

Presque sans m'en rendre compte, j'arrive au bout de ces 25km. On m'annonce 2èF. Ce n'est pas le principal aujourd'hui mais ça fait toujours plaisir. A l'arrivée nous attend un buffet froid énorme avec les produits du coin. Je n'ai pas grand chose à dire d'autre que merci messieurs les organisateurs, surtout ne changez pas!

Dimanche: maratrail de Lans en Vercors, 48km, 2300+. La nuit a été plutôt bonne. On a récupéré Farouk from Switzerland qui est de retour sur les terres grenobloises pour un trail. Et tout le peloton en tremble! ;) J'ai l'impression d'avoir pas mal récupéré de la veille. Mon plan est de partir doucement (as usual) et advienne que pourra.

A Lans avant le départ, je rencontre Patrick qui est à l'origine de mon invit ici. Un grand merci en passant! Pour la petite histoire, Patrick, je l'ai rencontré sous le déluge de la TDS. On a fait un petit bout de chemin dans les pas l'un de l'autre et (sur)vivre ça ensemble, faut croire que ça crée des liens! De la TDS il y a aussi Agnès, Mme Agnès devrais-je dire. Je me souviens comment elle m'avait déposée sur place à la TDS. Ca me fait plaisir de la revoir même si honnêtement je perds une place d'un coup là, avant même le départ! ;)

En parlant de départ, c'est parti! Ca commence par quelques km de plat sur lesquels je ne m'emballe pas. De toute façon Patrick m'a bien prévenu, la course commence vraiment à partir de St Nizier au km30. Gardons des forces.

Premiers km de plat

Alors que la pente s'élève je vois Agnès et une autre féminine, Caroline Aubret, qui prennent la poudre d'escampette. Mais peu importe, de mon côté je fais ma course dans ma bulle.

Ca monte assez régulièrement jusqu'au km12, puis un chemin tout en relance sur les crêtes pendant une dizaine de km. Enfin crêtes, je sais pas trop, on est juste dans la brume et le vent. Le contraire m'eut étonné! A ma grande surprise je rattrape Agnès. Elle marche. Je m'arrête à son niveau,elle me dit qu'elle a réveillé une tendinite du fascia. On fait quelques foulées ensemble puis elle me dit de partir, qu'elle va abandonner dès que possible. J'ai de la peine pour elle. Je repars en lui souhaitant bon courage.

S'en suit plusieurs km de neige qui font travailler les chevilles. Depuis quelques temps, j'ai retrouvé Benoit avec qui j'étudiais il y a 15 ans. A l'époque aucun de nous ne faisait du trail, et c'est marrant de se retrouver là ensemble, en plein Vercors, les pieds dans la neige. Benoit si vous l'avez rencontré, je pense que vous vous en souvenez: il parle, il parle, il parle, c'est à se demander quand il respire!

Quelques km plus loin je rejoins Caroline. Elle a des crampes. Je lui dit de bien boire et essaie de l'encourager comme je peux puis repars. Maintenant je sais qu'il me reste à bien gérer. On aborde la descente jusque Engins (km28), puis c'est le moment de vérité avec la montée sur le Moucherotte. C'est un peu plus alpin que le début de parcours et c'est ce que j'aime. Je gère, tout se passe bien.

Après le sommet du Moucherotte, reste 10 gros km de descente avec quelques petites montées pour travailler la relance. Au cas où on ne serait pas assez fatigué comme ça! Peu avant l'arrivée je rencontre Thierry qui n'est autre que mon big boss. Merci chef pour les encouragements! J'arrive à Lans, je fais les derniers mètres avec Martine Volay qui a gagné le trail du Pic St Michel quelques instants plus tôt. Après le maratrail en 2011, le pic en 2013, je ne sais pas ce qu'elle va pouvoir gagner en 2014. Patrick, il va falloir que tu inventes un nouvelle course pour elle! ;)

L'arrivée à Lans, avec Martine à la caméra


A l'arrivée je rencontre Nini et Ludo qui ont fait le pic, ainsi que Caro, Jérémy et Corentin qui eux ont fait la sieste! lol Chacun son sport!

Le temps de prendre une douche et de ruiner la sdb de Caro et Jérémy et c'est le podium. Je finis donc 1èreF, devant Caroline et Catherine Casier.

Houh le beau trophée (avec le sourire svp!)

En conclusion, un bon week-end choc. Un peu plus de 70km et 3800+. J'ai bien géré les deux jours, j'ai bien fait tourné les jambes. Pour les sensations, je ne me suis pas trouvée au top en montée. La faute à cet hiver qui s'éternise. Mais je ne m'inquiète pas trop, avec le retour du soleil, je sais que je vais naturellement faire du d+. Mais bon il faut juste que le soleil revienne!!

Pour finir, un grand merci aux organisateurs des deux courses de ce week-end. J'ai passé un super moment et tout ça c'est grâce à vous. Sans parler des bénévoles au sourire inaltérable malgré le froid, la brume, le vent. Sincèrement, merci.