samedi 25 février 2017

Transgrancanaria 2017 - Panne sèche!

Et voici le premier gros morceau de la saison, également ma première course de l'UTWT 2017: la Transgrancanaria. Soit une timide traversé d'île de 120km et 7000+.


120km donc... une entrée copieuse pour débuter la saison d'ultra, surtout si tôt dans l'année, mais cela fait un bail que cette course me dit et il fallait bien que je craque un jour! C'est aussi l'occasion de rencontrer une partie du team Vibram et de faire l'expérience de sa logistique.... particulière! ;) mais rythmée d'éclats de rire!

Ready to grip! Stefano, Marco, Jérôme, Yulia, Sylvain et ma pomme. Photo: Klaus Dell Orto (OpenCircle)

Samedi 23h sur la ligne de départ d'Agaete, je suis vraiment heureuse de me trouver là. L'ambiance de ces grosses courses, c'est décidément quelque chose que j'aime bien. Je me sais à court de préparation mais le profil et le terrain me correspondent. Ce ne sera probablement pas la perf de ma vie mais je suis relativement optimiste. (hum)

Le sourire du départ. Photo: Cyril Quintard (alpephoto

Top départ! A peine quelques mètres de plat avant la première montée; je valide le parcours! 1400m+ sur les 10 premiers km, c'est sûr, ça donne le ton. J'alterne marche et petites relances. Les gambettes ne sont pas dans un jour exceptionnel mais rien d'étonnant vu la prépa. Et puis je mets toujours du temps à faire monter la pression, ça devrait aller mieux au fil de la course (hum hum). Rebelotte après la descente sur Tirma (km18, 1700+): 1000m+ en 7km. Après 25km, on en est à 2500+, ça calme!

J'arrive à Artenara (km34, 3000+, 4h50), premier point d'assistance par Nicola. Et quelle assistance! Changement des flasques, pleins de barres, un verre de boisson reload, quelques lampées de veggie purée et ça repart illico! Si dans les jambes je suis un diesel, grâce à Nico pour l'assistance je suis une formule 1!

Le parcours continue avec de bonnes petites bosses et de bonnes petites descentes bien raides. Je me sens de mieux en mieux. Le diesel s'est mis en route, y a plus qu'à le laisser rouler! J'arrive à Terror (km56, 3800+, 7h50) avec le sourire pour le 2ème point d'assistance. Assistance formule 1, il va sans dire. Nico t'es le boss! (note pour Cyril: t'es viré! ;))

Ce qui suit est un gros morceau: 1100m+ en 10km. Et c'est là que je commence à montrer des signes inquiétants de fatigue, du moins si tôt dans la course. Bizarre, j'étais bien juste avant, je ne l'ai pas vu venir celle-là. J'ai de moins en moins de force dans les jambes. Je pousse, les mains sur les cuisses, mais c'est laborieux. Au sommet, à la cruz de Tejeda (km67, 5000+, 9h58), il y a de la brume, c'est humide et j'ai froid. Je ne trouve pas mon coupe vent, mer##, j'ai du le perdre en route ("have you seen a vibram white jacket?" je demande à tous ceux que je croise, même ceux dans l'autre sens! une blonde qui s'ignore!). Le froid contribue sûrement à accélérer ma fatigue.

La descente qui suit sur Tejeda (km72, 5000+) n'est pas faite pour me rassurer: les fibres commencent à craquer de tous les côtés. J'avance encore à un rythme correct (10' de retard sur la 2ème femme: bravo Mel, 3ème au final!) mais cette fatigue est inhabituelle chez moi et il reste encore 50km...

Et ça continue encore et encore: je me traine péniblement jusqu'au Roque Nublo (km78, 5800+, 11h53) mais je n'arrive même pas à courir sur la dalle finale, pourtant plate. Le temps s'est levé et la vue est magnifique. Pourtant, en bonne traileuse, je ne pense qu'à regarder mes pieds et broyer du noir dans ma tête: "je suis trop fatiguée, je ne vais pas y arriver". "il faut que j'abandonne" "il reste 45km, ce n'est pas raisonnable". Bref le moral est au beau fixe!

Broyage de noir (et jaune) dans la magnifique montée au Roque Nublo. Photo: Cyril Quintard (alpephoto
Après une courte et raide descente, j'arrive à Garanon (km80, 5800+). Et là surprise: c'est Jérôme qui m'attend avec un large sourire! C'est qu'il est arrivé 1er (et seul participant) du 30km Agaete-Artenar! ;) Je lui dis que je suis cassée, que je vais continuer mais que j'arrêterai sûrement dans la descente. "Pas de problème, dès que tu veux arrêter, tu appelles et on vient te chercher", me répond-il toujours avec un grand sourire. Et ben au moins on ne nous met pas la pression chez vibram. Merci pour ça chef! Petit ravito donc et je repars avec ma 2ème veste, plus lourde, vu que j'ai perdu la 1ère (NDLR: en fait je me suis trimballée les 2: je cherchais le coupe vent dans la mauvaise poche!).

La montée vers Pico de las Nieves (km84, 6200+, 13h) est très très très laborieuse. Je n'ai plus de force. "Bon, tu montes au Pico et tu abandonnes dès que tu croises une route". C'est pas mieux à la descente, mes pas sont raides et saccadés. Aie j'ai mal. Pourtant ce début de descente est très sympa avec un sentier joueur et une vue magnifique. Ah s'il n'y avait pas ces foutus fibres cassées, je pense même que je prendrais du plaisir. "Bon allez, tu n'es pas blessée, tu arrives à t'alimenter, c'est joli, il n'y a pas de raison d'abandonner. Tu continues sinon tu vas le regretter". Puis dans la montée peu après Tunte (km95, 6300+, 15h52): "ah j'ai ai marre, je n'ai plus de force et aucun plaisir, j'arrête au prochain ravito". Quel est le menteur qui a dit que les filles changeaient tout le temps d'avis? :)


Seulement à Ayagaures (km106, 6666+, 16h28) m'accueillent Nico et Jérôme avec un grand sourire. Je crois même qu'ils me chambrent! Et devant ce débordement de bonne humeur, je ne peux résister: allez, une petite paella (véridique!) et ça repart! Plus que 20km qui seront les plus longs de toute ma vie. Je suis incapable de courir, même sur le plat. Et 20km en marchant, c'est long, très long, très très long! Surtout que, pour le coup, cette partie n'est vraiment pas intéressante. Dommage car indépendamment de mon état de fatigue avancé, cette fin gâche la course. C'est souvent des derniers km dont on se souvient le plus et là ce sont de loin les moins sympas. Pour la forme, je me pousse à courir les 30 derniers mètres et franchis la ligne à au moins 6km/h!! youhou! Fin du plus grand clavaire de ma vie de traileuse après 18h59 de course (est-ce qu'on arrondit à 18h?), 7ème femme (86/524 scratch, 16%).

Fin du calvaire. Photo: Jérôme Bernard

Bon, vous l'aurez compris, ce n'était pas ma meilleure copie! J'ai eu le temps de le ruminer pendant ma grande balade et il y a pleins d'erreurs que j'ai faites dans la prépa. La déception était importante sur le coup et puis je l'ai digérée. Ce n'est qu'une course, ce n'est que du trail et ce n'est que le début de saison. Pire que cela, je pense que ça m'a reboosté pour la suite. Je suis impatiente de rechausser les semelles.... enfin dès que j'arriverai à descendre les escaliers sans me tenir à la rampe!!

Merci à tous ceux qui m'ont suivie et en particulier à mon grand frère sur tous les fronts du live! Un grand merci à Nico et Jérôme pour la megassistance et au team vibram pour la megabonne humeur! Je suis sous le charme! Enfin merci à ceux qui me soutiennent dans les perf et les moins perfs: vibramisostar, trailstore, Tente Hussarde NaïtUp.

Prochain épisode sur la maremontana!

dimanche 12 février 2017

Gruissan Phoebus Trail 2017 - en mode TTTette

Avec ses 50 "petits" km pour 1000 "petits" m D+, ce Gruissan Phoebus Trail n'est sur le papier pas spécialement fait pour me plaire. Et pourtant me voilà avec un dossard pour la deuxième année d'affilée. Comme quoi je suis pleine de surprise! Mais il faut dire que l'an dernier, contre toute attente, je m'étais bien amusée sur ce parcours joueur tout en relance. Et puis c'est l'occas de participer avec mon club le TTT à un manche du championnat FFA de TTN long (vive les acronymes!) sur lequel on a sûrement une carte à jouer. Bref,  je suis sur la ligne de départ.



Mayou, le prez, Tomtom, Nono et ma pomme, voilà la folle équipe du TTT. Le prez nous briefe avant le départ: le mot d'ordre du jour, c'est tout donner jusqu'au bout car ce qui importe pour le classement équipe TTN c'est le chrono, pas le classement. Message reçu chef, on n'est pas là pour vendre des cravates! Yapluka!

TTT for ever! Photo: François Giraud

Il y a du beau monde sur la ligne de départ, manche TTN oblige. Le départ est donné, ça part vite mais j'essaie d'entrer tout de suite dans la rythme. Ce n'est pas dans mes habitudes, il n'y a que le TTT pour me faire oser ça!

Départ rythmé pour les gambettes. Photo: Afum team

On rejoint rapidement les premiers sentiers et les premières pierres qui vont avec. Je passe le premier mur en marchant. C'est ça qui est bon dans le trail! Mince, il faut relancer juste après. C'est ça qui est dur dans le trail! 20' après le départ, je commence à m'inquiéter d'avoir déjà les jambes raides. Je n'ai sûrement pas fait assez de jus pour cette course (fin de prépa Transgrancanaria oblige) mais surtout les gambettes n'ont pas apprécié le départ plus rapide (enfin moins lent) qu'à l'accoutumé: je frôle les 13km/h (en descente) à la montre, ohohoho! Des coureurs commencent à me doubler, dont Cécile et Olivier qui me passent en m'encourageant. Je n'essaie pas de les suivre. Si je veux finir il faut que je retrouve mon rythme planplan poufpouf de croisière pour me refaire la cerise.

Les gambettes raides bientôt doublées par Cécile et Olivier juste derrière. Photo: Bernard Chenot

Ca continue à me doubler mais pas de panique, l'hémorragie s'arrêtera bien un jour! Ne serait-ce qu'avec le serre-file! Le parcours continue comme il avait commencé, entre singles, petites bosses, gros cailloux et dures relances. Je subis mais je reconnais que ce tracé joueur, il est quand même sympa!

Arrivée à mi-parcours, je sens que ça va mieux. J'ai trouvé mon rythme et je commence même à doubler quelques coureurs. Non pas que j'ai accéléré (accélérer? moi? connais pas!) mais c'est plutôt que ça commence à craquer un peu devant. Ca me motive et la deuxième partie de parcours se passe bien mieux que la 1ère. Les jambes vont mieux et le tracé me correspond peut-être un peu plus.

Les gambettes en rythme de croisière. Photo: Afum team

Voilà le lac, je sais qu'il ne reste plus que quelques km. Je sens que je suis sur un rythme pas mal. Je continue de pousser avec la petite phrase du prez qui résonne dans mes oreilles "faut tout donner, aller jusqu'au bout". Je passe la dernière bosse et aperçois Cécile et Olivier quelques centaines de mètres devant. Des coureuses (du 25km?) m'encouragent "allez, elle est pas loin tu vas la rattraper". Merci, ça me motive. Et effectivement, me voilà dans les pas de Cécile. Je suis à bout de souffle et arrive tout juste à bredouiller un "allez Cécile" en la doublant. Un jour "normal", je n'aurais jamais fait ça. Cécile est une copine, il nous reste à peine quelques minutes à courir. L'esprit sportif voudrait qu'on finisse ensemble. Mais voilà aujourd'hui c'est spécial, ce n'est pas Juliette qui court c'est TTTette et TTTette a le diable François dans les oreilles! C'est ainsi que je franchis la ligne après 4h54, 6ème F (63/360 scratch, 17%). Cécile arrive 1' à peine plus tard.

Sourire colgate avec Cécile pour le podium SF (3 & 4ème). Photo: Pierre Legeard

La perf est loin d'être géniale mais pour le rantanplan que je suis, ce n'est somme toute pas si mal. Je n'ai pas fait une bonne 1ère partie de course mais j'ai bien fini et surtout c'est la première fois que je pousse l'effort jusqu'au bout. Ce petit diablotin de prez ne m'aura pas laché!

Les classements équipes ne sont pas encore sortis mais une chose est sûre, on a tous donné notre max et c'est là le principal. Tomtom finit 5ème (!!!!), Nono 14ème (!!), le prez 42 et Mayou 47. Ceci était ma petite contribution au classement TTN par équipe, maintenant à vous de jouer les TTTeux et TTTeuses! On croit en vous!

De mon côté, prochain RDV à la Transgrancanaria, première course UTWT de la saison. Les gambettes ne sont pas à leur pic de forme mais la tête est à son pic d'envie! Wait and see!