samedi 23 août 2014

80km du GRP ou les Pyrénées par dessus les nuages

Une semaine avant la course je me réjouis de participer à ce 80km du GRP qui s'annonce de toute beauté, surtout que le coin sera une totale découverte pour moi:


Mais à J-5 patatra tout s'écroule, j'ai le moral dans les chaussettes et je ne suis pas sûre de prendre le départ. La faute à un (ou une) c*$&@$£% qui m'a piqué ma valise dans le TGV entre Paris et Narbonne alors que j'étais plongée dans un bon bouquin. Mais qui a dit qu'il était bon de lire!!! Cette valise, elle contenait tout ce que je mets ou pourrais éventuellement mettre pour courir: sac, chaussures, toute la tenue isostar, veste, lunettes, etc. Je me retrouve donc en short-tong à 600km de chez moi à quelques jours de la course. Je suis dégoutté, il y en a pour une petite somme mais plus que ça c'est sentimental. Je repense aux dizaines voire centaines d'heures que j'ai passées avec certains équipements. Ma veste de la TDS 2012! Mes lunettes de l'UTMB 2013! Les chaussures que je devais mettre pour la diag! J'envisage un moment ne pas courir le GRP. Comment pourrais-je faire de toute façon sans matos? Mais je ne tiens pas longtemps: cette course me tente, mon grand frère et sa famille seront là pour les encouragements, il faut que j'y aille. Seule solution faire chauffer la CB... Je pense qu'elle est encore chaude à l'heure actuelle!! Et puis grâce à Fanny d'isostar et Jenny ma belle-soeur, je récupère quelques Tshirt isostar. Pour le sac, problème de commande, ce sera donc le sac de Cyril un peu trop grand mais rempli au max, ça devrait passer.

Samedi matin donc, 1h avant la course, je mets pour la première fois le matos que j'aurai sur cette course. Sur la ligne de départ ça cogite pas mal: "Pourvu que le sac ne bouge pas trop! Pourvu que le short ne frotte pas!". Et dire qu'Isma dit toujours qu'il ne faut rien mettre de nouveau sur une course. Là j'ai juste la totale!! Bref, je ne suis pas sereine avant le départ, mais l'envie est là, alors...

Le départ se fait de nuit à 5h du mat (vive le trail) sous une petite bruine. Les premiers mètres dans le village de Vielle-Aure, sous les feux d'artifice et les fumigènes, sont juste hallucinants. Je n'ai jamais vu ça!

Départ d'anthologie sous les fumigènes! Photo Paul Vilcot. 

Les 20 premiers km sont très roulants, alternant larges chemins forestiers et route. Ce n'est pas trop mon truc, je trouve cela monotone. J'espère juste que les les chemins vont se rétrécir dans la suite... Heureusement que toute cette partie se fait de nuit et qu'avec ma tikka aux piles fatiguées je ne vois pas les longues lignes droites! Je fais le yoyo avec une fille, alternant entre la 3ème et la 4ème position.

 J'arrive au 1er ravito, au restaurant de Merlans (km14, 2h08 de course) en 3ème position. Je ne m'arrête pas. A partir de là le terrain devient plus avantageux pour moi: on emprunte des single techniques avec rochers qui glissent et racines qui glissent aussi. C'est plus le terrain de jeu que j'affectionne. Je n'ai pas l'impression de forcer le rythme, pourtant je passe peu après la 2ème féminine, puis la première vers le km25. Bon ben maintenant il va falloir tenir 55km.... J'apprécie beaucoup cette partie sauvage où on longe une multitude de lacs bleus. On a la chance d'être au dessus des nuages et je me régale.

Les gambettes de Juliette, en mode bronzage bicolore! Photo Yann Ilhardoy.


J'arrive au deuxième ravito, Artigues (km28, 4h21). J'y retrouve mon grand frère, ma belle-soeur et ma petite nièce. Ca fait plaisir de les voir. L'assistance c'est 20% de soutien matériel et 80% de soutien moral. Adrien me remplit les flasks en moins de deux et je repars. Au menu, une longue montée jusqu'au pic du Midi, la bagatelle de 1700m D+ en 10km. Bon ben yapluka.

Après une belle montée, j'arrive au col de Sencours où se trouve le 3ème ravito. Je n'ai pas prévu d'avoir de l'assistance ici et j'ai encore de la boisson alors je trace ma route. La montée jusqu'au sommet est très monotone: de larges lacets sur un large chemin. Pourtant je ne m'ennuie pas (trop): la vue est magnifique, c'est un régal pour les yeux, à défaut de l'être pour les jambes. On est au dessus des nuages avec seuls les sommets qui dépassent. J'adore!

Dans la montée vers le pic du Midi. Petite foulée mais grand sourire! Photo Paul Vilcot.
J'arrive au sommet, me fais badger puis repars illico. La descente se fait par le même chemin qu'à l'aller. Ces allers-retours, ce n'est pas ce que je préfère, pourtant je fais une bonne descente en m'efforçant d'encourager chaque coureur et coureuse qui monte au passage. Ces "allez allez" sont autant pour eux que pour moi.

Dans la descente du pic du Midi. Photo Yann Ilhardoy.
Je n'ai plus d'eau à mon second passage au col de Sencours et décide donc de m'arrêter pour recharger. Je n'avais pas prévu d'assistance ici mais mon frère m'a fait la (bonne) surprise de monter au col. En fait il est déjà reparti par peur de ne pas arriver à temps au prochain ravito, mais il m'a laissé quelques barres et surtout de la boisson. Un assistant en or!

Ravitaillée et repue, je continue la descente. A super Barèges, alors qu'on croise une route, je retrouve Adrien qui me rejoint pour faire quelques pas (de course) avec moi pendant que le reste de la family m'encourage depuis la kangoomobile.

La team Blanchet en action. Photo Jenny Stephenson.

J'arrive au ravito de Tournaboup (km50, 7h30). Quelques barres, boisson, deuxième sandwich du jour et c'est reparti.

Miam miam le sandwich jambon-kiri! Photo Jenny Stephenson.


Direction le col d'Hourquette Nère par un vallon sauvage qui est un régal. Je prends beaucoup de plaisir, je suis bien. Arrivée au col, je découvre de l'autre côté une vue IN-CRO-YA-BLE avec une enfilade de lacs bleus en contre-bas. J'hallucine comme c'est beau!

On descend jusqu'au lac de l'Oule, qu'on longe jusqu'au ravito de Merlans (km66, 10h37) où je retrouve mon assistant de choc. Un energy shot et c'est reparti vers le col de Portet. J'entend Jenny qui m'encourage, merci belle-soeur. La family me suit depuis la route sur le début de la descente, klaxon et "allez allez bravo", c'est sympa. Je déroule comme je peux, plutôt bien finalement compte tenu des 70km qui sont derrière moi. Je regarde ma montre, je suis en avance sur mon plan de marche de 12h30, tellement en avance qu'en se bougeant un peu les moins de 12h sont encore possible. Challenge accepted! Je force, relance, je n'ai aucune place à gagner, même pas au scratch, mais un challenge est un challenge. Cette descente me parait longue mais je tiens. J'arrive à l'entrée du village de Vieille Aure. Petit coup d'oeil à la montre, ça va être chaud mais c'est possible, allez allez, il faut tenir!

Dur dur les derniers mètres! Photo Cyril Pérot.

Voilà la ligne que je franchis. Délivrance! Coup d'oeil au chrono, oui c'est bon... quoique en fait non, le chrono ne s'arrête pas à la ligne mais lorsque les bénévoles badgent, ce qui doit bien me prendre 30" car ça bouchonne!! J'ai peur un moment d'avoir raté les 12h mais ouf, ça passe à 20" près: 11h59'40". Je suis 1ère femme et 19ème/790 au scratch (2%).

A l'arrivée avec la banane et la médaille.

Contente évidemment de cette première place et de cette bonne place au scratch. Mais surtout contente de cette course très bien gérée. Je n'ai eu aucun coup de moins bien, j'ai réussi à bien m'alimenter sur toute la course. C'est sûrement ma course la plus aboutie. Je crois bien que c'est l'effet-grand-frère!! ;) Mais ceci n'était qu'une répétition: Blanchet family, RDV dans 9 semaines, plaine des merles à la Réunion! Avant cela, au programme un peu de récup puis direction Serre Chevalier. To be continued...


4 commentaires:

  1. Bravo championne.
    La plagne deja effacee et de la plus belle des facons.
    J ai hate de te suivre a la reunion bisous
    Fred

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    1. Merci Fred! Heureusement que tu es là pour me mettre un commentaire! ;)
      La Plagne ce n'était pas pour moi, j'ai préféré ne pas insister. La réunion devrait me plaire. Je suis à la fois impatiente et pas complètement rassurée. Reste quelques semaines pour fignoler tout ça.
      Bisous

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  2. Bravo,

    Impressionnant de faire des courses aussi longues...vu de mes 17 km max.

    PS: un bonjour à Cyril avec qui j'ai couru une fois (ou deux pas plus, trop dur à suivre)

    Un colocataire de chambrée à l'internat du lycée du Hainaut de Valenciennes.

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    1. Hello Seb !

      Comment vas-tu ?
      T'es toujours dans la région de Grenoble ? Ailleurs ?
      Nous on y est revenu après plusieurs années en Suisse ...

      On peut se contacter par email privé ...

      A+

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