1) Si je compare mes temps de passage à ceux que j'avais prévus pour un plan de 30h, il est clair que je me suis "écroulée" entre le lac Combal (km64) et la Fouly (km108). Sur ces 44km, j'ai perdu près d'une heure, ce qui est énorme:
C'est intéressant de voir cela car pourtant c'est à partir de Bertone (km82) que je n'ai plus réussi à manger. Je suppose qu'en réalité, sans vraiment m'en apercevoir, je me suis déjà sous-alimentée bien avant cela. Ma pause à Courmayeur (km77) où j'ai un peu mangé semble ne pas avoir vraiment réussi à enrayer la chute. Ce n'est qu'à la Fouly, lorsque Cyril m'a forcé à remanger, que j'ai pu rétablir la situation et à partir de cela je suis bien restée sur le rythme des 30h. La leçon que je retiens de cela est que j'ai mal géré la nuit. Je me souviens ne pas avoir eu très faim mais j'aurais dû me forcer à manger plus. Ce n'est pas parce que je n'ai pas faim que mon corps n'a pas besoin d'énergie! C'est le b.a-ba, et pourtant...
2) Si je compare mon classement à celui des deux filles devant moi, Maria Semerjian, 7ème femme en 29h34 et Manuela Vilaseca, 8ème femme en 30h17, il est possible que j'aie pris un départ un peu rapide:
Néanmoins, je suis moins catégorique sur ce départ rapide que sur le fait que je me sois sous-alimentée durant la nuit. En fait avant mon gros coup de mou entre le lac Combal et la Fouly, nos différence de classements étaient à peu près stable, et après aussi. Je continue de penser que c'est une mauvaise gestion de la nuit qui m'a coûté cher, plus qu'un départ rapide.
3) Je me suis arrêtée beaucoup plus que Maria et Manuela aux points d'assistance:
Si je fais la somme, cela fait 61' d'arrêt, ce qui est le double de Maria et 20' de plus de Manuela (qui finit 7' devant moi). Habituellement je suis plutôt du genre à m'arrêter peu, voire très peu aux ravitos. Je crois que j'ai voulu un peu trop profiter de Cyril sur les points d'assistance! La prochaine fois, je prends ma mère, ça devrait être plus vite expédié... ;)
4) De manière générale, j'étais prête pour l'UTMB. J'ai fait une très bonne prépa grâce à Denis. Son plan a été parfait. Un grand grand merci à toi, coach! J'étais prête physiquement et cette course, je la voulais. Néanmoins, si d'aventure je me relançais sur l'UTMB, il y a quelques petits points que je ferais différemment:
- l'UTMB a beau être roulant, beaucoup de montées sont sèches, notamment sur la fin avec Bovine, le début de Catogne et la tête aux vents. Or les montées raides, ce n'est pas mon point fort et j'aurais sûrement dû travailler là dessus un peu plus. Quelques sorties du côté du KMV de St Pierre m'auraient fait du bien.
- j'ai pris l'option d'arriver fraiche à l'UTMB et de ne pas faire de course de plus de 70km avant cela. Après coup, je pense que j'aurais du planifier un 100km vers mi ou fin juin, notamment pour travailler sur l'alimentation en course. Ma plus longue course fut de 9h et je n'ai pas eu le moindre de problème à m'alimenter, si bien que je ne me suis pas trop méfiée. J'ai comme l'impression que mon estomac avait tout simplement perdu l'habitude d'être maltraité si longtemps, le pauvre...
- Alors, reco or not reco? J'ai pris l'option de ne faire aucune reco, comme à mon habitude, préférant laisser le plaisir de la découverte pour le jour J. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas étudié le parcours, bien au contraire (en passant un grand merci à Patrick et Marc pour les conseils avisés). Sur l'utilité d'une reco, j'ai du mal à trancher. D'un côté je pense qu'une reco m'aurait aidé à surpasser les difficultés lorsque j'étais dans le rouge, mais d'un autre j'aurais sûrement pris moins de plaisir sur la course et avec moi, plaisir et perf sont intimement liés. La question reste donc ouverte. A suivre au prochain épisode...
Pour finir sur quelques points positifs: côté équipement j'étais au top (merci RL). Je me suis parfaitement habillée sur toute la course, je n'ai jamais eu froid, jamais eu chaud. Côté bobo, c'est zéro pointé: pas une douleur tendineuse pendant la course, pas une contracture, pas un échauffement, pas une ampoule. Juste des courbatures mais qui sont vite parties. Le rêve! :)
Hola Miss
RépondreSupprimerMerci pour ton cr et cette belle aventure partagé depuis le debut de la saison.
TU dis ne pas avoir fait de 100km en prepa, mais tu oublie que tu as couru souvent et parfois deux courses le meme WE.
Tu pourrais faire une comparaison de tes pose l'an passé sur la Tds , ainsi que de ton rythme en le ramenant au meme coeff pour avoir une comparaison à l'Utmb? ;-)
Pour l'alimentation, il est vrai qu'un test sur du long t'aurait permis une meilleur approche.
Mais la gestion de ta nuit est surement le point le plus critique de ta course, avec comme tu le souligne si justement le manque d'auto alimentation régulière.
Mais malgré ça tu as tenue bon,booster par Cyril, et tu es allé au bout de ta course avec un superbe finish.
Tu peux être fier de toi pour une première sur l'Utmb, tu t'en sors comme une grande face à des concurrentes déjà aguerrie .
Hello coach!
SupprimerNon le problème n'est pas le nombre de km parcourus. Dans les jambes j'étais prête pour l'UTMB, il n'y a aucun doute là dessus. Néanmoins je pense qu'il aurait été bien que je remplace un 2x8h sur le week-end par une course de 15-16h (un 100km), pour réhabituer mon corps endurer les chocs sur le long terme. Pour les jambes c'est peut-être presque pareil mais pas pour l'estomac. Peut-être aussi que j'aurais du faire un entrainement long de nuit car les sensations changent de nuit et ça a peut-être changé mes repères sans que je m'en rende compte.
Je ne trouve pas l'info sur mes temps de pause sur la TDS 2012. En tout cas je suis sûre que je ne me suis pas arrêtée plus de quelques minutes aux ravitos sur la TDS, entre autre parce que sinon j'aurais eu trop froid!
Ne vous méprenez pas, je suis TRES contente de ce premier UTMB. Avant la course on m'aurait dit que je ferais 30h24, j'aurais signé les yeux fermés! Mais on apprend de ses erreurs, et j'en ai fait quelques unes, ce qui me laisse espérer pouvoir faire encore mieux la prochaine fois! (l'espoir fait vivre)
Hola
SupprimerDommage, je reçois pas ta reponse ;-( ??
C'est vria qu'un gros trail en amont aurait pu te préparer différemment, mais malgré ça, tu l'as fait.Et tu fera mieux la prochaine fois, j'en suis sur, en tout cas on va travailler pour.
Pour l'alimentation, c'est souvent sur ce genre de course l’élément qui fait la différence, mais pas simple de trouver le bon truc perso. Mais je suis sur que tu vas trouver ce qui te convient dans l'avenir.Tu as demandé à Nicolas Aubineau son avis?
@+Miss ;-))..
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour ton analyse statistique de nos courses !! Autant je quantifie les charges d'entraînement, autant je n'ai pas l'habitude de décortiquer ainsi mes courses!.
Partie trop vite ? peut-être... Je trouve que je me fais énormément doubler dans la première portion mais en 2011, c'était déjà le cas (je ointe à la 600e place et puis très vite je remonte). Je me demande toujours si les gens sont bien conscients de la suite !!
Par rapport aux ravitos, c'est vrai que je m'arrête très peu par contre je me force à avaler un bol de soupe quasiment à chaque foi, j'ai l'impression que c'est grâce à ça que je peux continuer à m'alimenter car pas grand chose ne passe (en tout cas, rien de solide).
Par contre au niveau des reco, je fonctionne différemment.. J'aime vraiment connaître le parcours en avance (du moins sur les grosses courses), ça me permets de mieux anticiper les difficultés et de savoir quand elles prennent fin !!
on se croisera peut-être sur une prochaine course, merci pour l'analyse !!
Maria Semerjian
mon CR : http://run-a-la-fac.over-blog.com/
Eh salut Maria! C'est cool de te voir ici. Je n'ai pas vraiment eu le temps de te voir sur l'utmb. Enfin si, de dos, mais même ça, ça n'a pas duré longtemps! ;)
SupprimerBon déjà je te rassure, c'est la première fois que je fais une analyse comme ça. Ca peut paraître un peu prise de tête mais j'ai pensé que ça pourrait servir à certains de voir les plus et les moins des différentes stratégies.
Je retiens ton idée de la soupe aux ravitos mais en fait c'est ce que j'ai fait à chaque ravito de la nuit et ça ne m'a pas trop réussi. L'alimentation de course c'est très perso, il faut que je trouve mon truc pour que ça passe. Mais je ne désespère pas!
A une prochaine, on se recroisera sûrement!
Eh eh ! j'avais pas vu ton blog depuis un p'tit moment, mais super cette analyse ! Effectivement, vite rattrapée par les maths ! Mais super intéressant !!!
RépondreSupprimer@+
Super intéressante ton analyse que je n'avais pas vue. Décortiquer une course ainsi passe outre les sensations/souvenirs qui faussent sans doute le regard que l'on a sur la performance réalisée, quelle que soit son niveau. Ça m'a aussi rappelé une TDS ou je t'avais rattrappée dans la nuit.... sous alimentée. Déjà! Mais tu avais (très) vite récupéré et relancé la machine!
RépondreSupprimerEn tous cas après avoir lu cette analyse, je vais regarder très différemment et avec plus de recul chaque course.
Merci d'avoir partagé tout ça
Patrick