[voir le tracé sur tracedetrail]
8h sur la place du village de Salers, les chevaux sont lancés. Enfin quand je veux dire chevaux, je parle des étalons devant, Tom en tête, parti au km0 pour une chevauchée fantastique. Bravo copain! De mon côté plutôt que de chevaux, il faut parler d'une "2 chevaux", année 1979, état moyen, avec quelques éclats sur la carrosserie. Et comme je m'en aperçois au bout de quelques minutes, qui manque décidément de carburant ce matin. Je pensais la récup correcte mais je m'aperçois très rapidement que je n'ai aucun punch aujourd'hui. Chaque jambe pèse une tonne, je n'arrive pas à courir à un rythme décent, et tout ça en étant très essoufflée. Beaucoup me doublent. J'essaie de me dire que ce n'est que le début, que c'est peut-être parti un peu vite mais honnêtement non, je ne suis pas partie trop vite, je n'ai juste pas la patate (douce) aujourd'hui. Peut-être que l'enchainement était un peu fort tout de même. Je subis toute la première bosse, plutôt roulante. Je fais des tous petits pas, j'avance comme une tortue, mais pas à pas j'avance (col de Néronne, 58').
Foulée aérienne digne des meilleures écoles d'athlé! ;) Photo: FB de Pascal Rudel |
La descente qui suit est finalement plus technique que ce qui précédait et je dois dire que c'est plutôt à mon avantage. J'arrive au Falgoux avec une autre féminine, Irène, avec qui je fais le yoyo depuis pas mal de temps: elle devant quand "ça roule", moi qui passe en descente. On nous annonce 4 & 5 et "que la 3ème n'est pas loin"... Enfin à près de 3' quand même...
La montée qui suit est plus raide que ce qu'on avait dans la première bosse et ça m'arrange: près de 700m+ en 6km, ce n'est pas un mur mais on est obligé de marcher. Ce rythme imposé me permet de me refaire en partie la cerise. En arrivant sur les crêtes, je vais bizarrement beaucoup mieux que 2h auparavant. La suite n'est qu'une multitude de petites bosses et de relances et je m'en sors plutôt bien sur ce terrain cassant. Je ne saurais pas l'expliquer mais je vais sûrement plus vite qu'au départ! Je double pas mal de coureurs, et une chose en amenant une autre, me voici au niveau de Sissi que je dépasse peu avant le pas de Peyrol.
La montée au Puy Mary est un sacré mur (3h48). Je pousse fort les mains sur les genoux. Le paysage, ici comme depuis le début de la course, est magnifique. En fait ce n'est pas compliqué, on suit presque uniquement des crêtes dégagées depuis le départ. Je connaissais le concept de la "course en côtes", les organisateurs ont inventé le concept de la "course en crêtes"! Vous voyez le sommet là bas? Eh ben il faut y aller par la plus belle vue! Voilà le leitmotiv de l'orga!
Photo: FB de Pascal Rudel |
La suite est une succession de bosses dont je perds le compte, avec certains passages d'anthologie en hors sentier, tout droit dans la pente au milieu des bruyères. Là on n'est même plus dans le registre du trail, c'est de l'orientation! Je m'amuse et ça se voit: je continue à doubler du monde. Peu avant le dernier puy du jour, le puy violent, je rattrape mon Mayou. Enfin presque car c'était sans compter sur les capacité en descente de mon coyotte: alors que je bascule du puy violent juste derrière lui (5h17), quelques instants plus tard il est déjà au loin! Certes la piste est roulante au début mais tout de même, perdre tant et si peu de temps, c'est dingue, bravo voisin! Je garde Mayou en ligne de mire jusqu'à l'arrivée et ça me motive pour me secouer les puces: il est la carotte au bout du fil et je suis le mulet qui avance pour essayer de l'attraper. En vain d'ailleurs! Mais amis des animaux, soyez sans crainte, le mulet aura sa récompense à l'arrivée : une truffade vaut décidément mieux qu'une carotte! :)
Je franchis la ligne en 6h22, 3ème femme (41/625, 7% scratch). Au final je suis contente de ma course et surtout d'avoir maintenu le cap malgré les deux premières heures dans la difficulté. Mais surtout, surtout, je suis aux anges d'avoir participé à cette magnifique fête du trail qu'il faut goûter au moins une fois dans sa vie. Ce n'est pas compliqué, j'ai beau avoir pas mal bourlingué en France et à l'étranger, cette course est unique en son genre. Unique de part son tracé: on a tout simplement pris les 53 plus beaux km de sentier dans les alentours! Unique de part son ambiance: je n'ai pas le souvenir d'avoir jamais vu autant de fanfares et de speakers! Même sur les monstres d'ambiance comme l'écotrail de Paris! (oops) Enfin unique de part sa fiiiieeeessssstttttaaaaa hallucinante du dimanche soir! Ils savent faire la fête les cantalous! Décidément, goutez-y à cette Pastourelle, elle est à part!
Enfin comme toujours, je remercie ceux qui me soutiennent et me permettent de vivre des événements comme ceux-là: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.
Prochain RDV sur la 6666 pour manger du caillou!