samedi 23 avril 2016

MIUT 2016 - Magnifique casse-gambettes!

Voici mon 1er gros rendez-vous de la saison, le Madeira International Ultra Trail, MIUT pour les intimes, manche de l'Ultra Trail World Tour. Au programme 115km et 7000m+ à travers l'île de Madère que je découvre de long en large pour l'occasion!



Nous sommes environ 600 insomniaques sur la ligne de départ à Porto Moniz. A minuit pétante le top est donné et c'est tout de suite le coup de foudre: on n'a pas du faire plus de 20m de plat avant la première côte (350m+)! Valses dans les oreilles (comme toujours de nuit), je pars tranquillement car je sais que la balade va être longue. Je marche dans cette première côte, mais comme tout le monde en fait. Eh ben dis-donc, on n'a pas mis longtemps à comprendre qu'il allait être raide ce trail!

Armytek vissée sur la tête, c'est parti pour la nuit! Photo: No words production

Ca grimpe sec donc, avec un 1er KMV qui commence dès le km5, par contre c'est hyper roulant. Sur les premières 1h30 de course, le parcours n'emprunte presque aucun sentier de terre et personnellement j'ai quand même trouvé ça long... Je me réjouis d'apercevoir les premières mottes mais déchante vite: c'est de la boue plus que terre et ça n'arrange pas mes affaires cette histoire (remember les citadelles). Jamais contents ces traileurs!! (et encore moins ces traileuses)

Je retrouve Cyril et Mathieu à Fanal (km13, 1500m+, 2h02). Ils nous feront une assistance olympique à Mélastique Rousset et moi sur toute la course. Mais à vrai dire il est encore tôt et j'enchaine sans m'arrêter ni même leur parler. Je suis dans ma bulle, viendez pas m'embêter! Enfin si, je ralentis juste le temps d'essuyer mes lunettes sur le buff de Cyril. Il m'aura quand même servi de mouchoir! :)

Le 2ème KMV de la soirée débute à Chao de Ribeira (km18, 1500m+, 2h45): 5km super raides pour 1200m+. C'est sûr, je la sens bien passer dans les mollets celle-là! La nuit suit son cours: Rosario (km37, 2900+, 5h45), Estanquinhos (km28, 2900+, 4h40), Encumeada (km45, 3500+, 6h47). Je retrouve à chaque ravito mes golden boys et, même si je ne leur dit pas un mot, ça me fait toujours plaisir de les voir. A moins que ce ne soit les patates douces qu'ils apportent avec eux!

A Encumeada, je m'assois quelques instants pour la première fois de la nuit. Ce n'est pas bon signe: 45km et je suis (déjà) fatiguée. Il faut dire que jusqu'ici le terrain est difficile avec beaucoup d'escaliers souvent tellement raides qu'à vrai dire il serait peut-être plus correct d'appeler ça un escalier! Egalement de nombreux km sur sols pavés, des sortes de lauzes magnifiquement agencées mais qui tapent les cuisses. Ca représente un travail de titan mais la casse de fibres est garantie, et en ce début d'année je n'y suis pas habituée. Moins de 7h de course et j'en ai déjà pleins les pattes. Je ne m'étais pas préparée à ce que cette première partie soit si cassante. Encore 70km, il va falloir tenir!

Avec Cyril au ravito d'Encumeada. Photo: Mathieu "de Mélanie"

Je repars sans frontale sous une belle lumière de soleil levant. Je reste estomaquée devant le spectacle: on est au dessus d'une mer de nuages dans un décor somptueux. Ah, on a du en rater de belles choses pendant la nuit! Je n'ai peut-être pas les jambes, mais en tout cas j'ai le sourire! (intérieurement du moins, faudrait pas déconner non plus)

Arrivée à Curral das Freiras (km60, 4500+, 9h25), c'est parti pour la montée de l'enfer, 1200m+ super hyper mega vachement raides avec un max d'escaliers en pierre qui achèvent -si ce n'était déjà fait- mes mollets. Et pour ne rien arranger, sous un soleil de plomb! Bon, vous l'aurez compris, c'est dur mais par contre qu'est ce que c'est beau!! On surplombe un cirque grandiose avec des rochers qui se déchirent au dessus de nous. Franchement, je n'ai jamais fait un parcours aussi somptueux! J'en ai encore les doigts de pieds qui se hérissent à écrire ces quelques mots! Cela me permet de garder le sourire à défaut d'avoir les jambes (on ne peut pas tout avoir me direz-vous). Je me hisse (c'est le mot vu comme c'est raide!) tant bien que mal jusque Pico Ruivo (km70, 5900m+, 11h55).


Orange, sourire et gambettes fatiguées, un bon résumé de la situation. Photo: organisation

La traversée qui suit est aussi grandiose qu'ereintante. Heureusement que le plaisir des yeux est au rendez-vous parce que côté jambes on n'est pas loin de la crise de nerfs! 4 passages de tunnel et de nombreux pas fatigués plus loin, je suis à Pico de Arreeiro (km76, 6300+, 13h). Je retrouve Mél qui repart presque quand j'arrive. J'ai besoin de faire une petite pause et donc je ne la suis pas. Un actifood, quelques gorgées de boisson reload et c'est reparti.

Quelques pas avec Cyril sous un ciel féérique. Photo: Mathieu "de Mélanie"

Je rejoins Mél un peu plus tard. On continue ensemble notre chemin jusque Ribeiro Frio (km86, 6500+, 14h30), puis Poiso (km90, 7000+, 15h40) et Portela (km98, 7000+, 16h26). Cyril et Mathieu sont à chaque fois là pour nous servir, une team assistant vraiment en or! On repart de Portela avec Luca Papy, la pipelette du trail qui nous en fait une démonstration sur les km suivant. C'est qu'il en a des choses à raconter le waarçon! ;)

Ravito express à Larano (km103, 7000+, 17h21) puis on rejoint un nouveau passage grandiose surplombant l'océan. Depuis Pico de Arreeiro, le parcours était moyen et ce passage magnifique nous donne à tous les 3 un coup de boost. A Ribeira Seca (km110, 7000+, 18h25), on ne s'arrête pas. Je continue de mener la troupe mais Mél et Luca décrochent un peu. Je finis donc seule, à un rythme correct pour une fin de course. Non pas que j'aie retrouvé de bonnes jambes mais j'ai juste envie d'en finir! Je franchis la ligne en 18h56, 4ème femme, 53/534 scratch (10%).

Enfin arrivée! Photo: Mathieu "de Mélanie"

Cette course fut magnifique mais qu'est ce que j'ai souffert! Le km et dénivelé n'est pas loin d'une TDS mais j'ai trouvé ça beaucoup, mais alors BEAUCOUP BEAUCOUP plus dur! Certes, en ce mois d'avril, je suis moins en forme qu'en fin d'été mais tous ces passages sur bitume/sentier aménagés m'ont fracassé les jambes. Et que dire des ces xxx marches d'escalier! Je n'étais pas prête à ça. Je pense qu'Alain et moi sommes un peu passés à côté de la prépa. Il me manquait beaucoup de D- et de séances d'escalier pour espérer faire une perf. Bon, ceci dit, côté classement féminin je suis à ma place puisqu'Emilie est à 1h et encore elle n'était pas dans un bon jour. Mais j'ai toujours été une élève studieuse qui aime rendre une copie propre et ce n'est pas la cas aujourd'hui. Je propose donc mon redoublement: à l'année prochaine cher MIUT! :)

Merci aux organisateurs pour ce magnifique parcours qui m'a donné des frissons autant qu'il m'a cassé les jambes! Merci à mon grand frère pour les écarts et à Jenny de supporter les lubies Blanchet. Un grand merci à Cyril et Mathieu pour l'assistance, vous avez été au top les gars! Merci à Mél et Luca pour les km sympa parcourus ensemble, ainsi qu'à tous les autres concurrents qui ont partagé quelques pas avec moi. Même à ceux qui m'ont doublée; profitez-en, je suis dans un bon jour! :) Enfin, un grand merci à mes partenaires qui me soutiennent: isostar, Raidlight, trailstore, Polar, BVsport, Stations de trail.

Les trois fantastiques (ou pas). Photo: Mathieu "de Mélanie"

Prochain épisode: la maxi-race le 28 mai, à moins que...


dimanche 10 avril 2016

Le défi de l'Olympe 2016 - 6h de chauffe-mollet

Dernier dossard avant Madère, j'ai rendez-vous aujourd'hui avec l'olympe, enfin le défi de l'Olympe. Le principe est simple: effectuer le plus de montées entre Méribel et les Allues en 6h de temps, seuls les temps de montée comptant et la descente se faisant par le téléphérique de l'olympe. Lazy traileurs! Le parcours en question, c'est un petit 4km pour 540m D+. Attention, chauffe-mollet!


Méribel, 10h du mat', on est 150 hamsters sur la ligne de départ. 300m de bitume pour se mettre en jambe (ou pas) puis on rejoint le sentier qui nous mènera jusqu'aux Allues. Rapidement un bouchon se forme mais j'en suis finalement plutôt contente car il me permet de reprendre mon souffle et par la même occasion mes esprits: je ne suis pas partie spécialement vite et pourtant les jambes me brûlent. Bon, on a du faire 1'30 sur les 6h... Le calcul est rapide: il va falloir lever le pieds si je veux tenir! En fait, ce n'est pas une surprise puisque depuis quelques jours, j'ai un gros coup de mou. Pas assez dormi sûrement, et peut-être aussi une lassitude due à la multiplication des dossards ces derniers mois: 4ème dossards en 9 semaines, ça commence à faire. Aujourd'hui, en plus de ne pas avoir de super jambes, je n'ai pas la niaque. Pas grave, je préfère préserver mon moral pour Madère. Le but aujourd'hui sera donc d'enchainer les montées sans m'arrêter, de ne pas regarder le chrono. Objectif: avancer, gérer, faire du D+.

Foulée aérienne! Photo: organisation

La montée s'avère très sympa: sur un single la plupart du temps, alternance de parties où il faut relancer, petites descentes, petits coups de cul, escalier de la mort, petit pont de bois, sauté de cours d'eau (de plus en plus laborieux au fil des tours!). Il est ludique ce parcours, il me plait le coquin!

500m de D+ avalées comme je le peux jusqu'aux premières maisons des Allues, synonyme de retour au bitume: 400m de route jusqu'à l'arche finale (enfin pour ce premier tour). Ca monte en pente douce, c'est plus que courable mais aujourd'hui, même sur ce premier tour, c'est laborieux. Puisqu'il faut bien s'occuper, je me lance le défi de courir ces 400m sur chacune de mes montées. Oh c'est loin d'être un exploit mais avec les forces du jour, croyez-moi, ce sera un chalenge!

Si, si, je cours (zoomez, il y a bien quelques mm sous mes pieds!). Photo: organisation


Je ne m'arrête pas au ravito puisque je porte tout ce qu'il me faut sur le dos et enchaine avec la descente en oeufs. 8' de descente pour récupérer, se ravitailler et échanger quelques mots avec les autre traileurs. Ce qui d'ailleurs est le côté sympa de cette course! Et hop, retour à Méribel et c'est reparti pour un tour.  La philosophie du hamster!

Les tours se suivent faute de s'enchainer. Je gère comme je peux mais je ne m'ennuie pas: décidément il est bien sympa ce parcours. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir: tiens, il est marrant cet arbre, tiens, un cailloux en forme de coeur, tiens une souris morte (véridique!!). Sur le 6ème tour, j'aperçois une féminine un peu plus haut. Elle a l'air d'accuser le coup alors qu'elle m'avait doublé en toute légèreté sur la première montée. Ca me reboost: objectif la doubler et enchainer avec une 7ème montée. Donc action: doublement réglementaire, 6ème montée, 7ème montée et derniers mètres de bitume que je cours tant bien que mal. Chalenge réussi! (bon on va pas chipoter pour quelques mètres hein! ;))

Je finis donc 3ème femme, 41/152 (27%) avec 7 montées en 4h42. Je suis loin derrière Mélanie Rousset et Marie Dohin qui se seront livré une belle bataille à distance! Bravo les filles! Des sensations mitigées pour moi aujourd'hui mais soyons optimistes, il y aura des jours meilleurs!

Et maintenant un peu de repos et "affûtage" comme on dit d'ici le premier objectif de la saison: Madère et ses 120km 7000+.