Dimanche, le réveil sonne à 6h30 et j'ai du mal à ouvrir les yeux. Je regarde par la fenêtre et immédiatement le peu de motiv que j'avais retombe comme un flan: on est parti pour manger de la brume et de la neige... Comme au wintertrail en fait. Les mauvaises langues diront que je suis le chat noir du trail! (ne les écoutez pas)
Petit dej rapide puis on décolle à 7h30. Il neige et on a sous-estimé le trajet. On arrive sur place à 8h45 pour un départ à 9h. C'est chaud! Retrait des dossards, changement de tenue, je dois battre le record du monde de préparation. L'avantage c'est qu'au moins je n'ai pas le temps de cogiter sur ce que je mets. 8h59'50" j'arrive sur la ligne de départ. Ouf se soulagement. C'est alors que je me surprends à penser que je n'ai pas regardé le parcours. Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Tant pis trop tard, il va falloir gérer.
Le parcours commence par 500m de route facile puis on attaque une côte qui donne tout de suite le ton: aujourd'hui, ne pas trop compter sur ses appuis. Le sentier est boueux, très boueux. Je glisse, je mets le pied entier dans des marres de boue. Je vous présente Mimi cracra fait du trail.
Je me perds un peu, retrouve le chemin et une féminine, Laure Pion, avec qui je ferai le yoyo sur presque toute la course. La première ascension est digne d'un sketch de Chaplin: un passage de sanglier tellement glissant qu'ils ont du installer non pas une mais trois cordes pour qu'on s'en sorte! Laure devant moi peine à se hisser, je suis à peine plus à l'aise. Ah les gonzesses rien dans les biscottos! :)
La boue continue ainsi sur 10km puis la neige prend le relai. Pas beaucoup moins glissant cette histoire. Je m'épuise à courir sans appui mais il faut dire aussi que je n'ai pas la technique. Laure semble plus à l'aise que moi dans la neige surtout en montée. Elle me prend 1-2' sur l'ascension du Champ Laurent. Je n'essaie pas de la suivre, j'ai déjà les poumons, les cuisses, les mollets, en bref tout le corps qui brule. Vive la reprise! :) Je profite de cette baisse de régime pour lever la tête et admirer les arbres croulant sous la neige. C'est beau l'hiver.
Je commence à sacrément fatiguer dans la neige quand enfin un bénévole m'annonce au point culminant. Et qui dit point culminant dit descente. Pas mécontente la belette! Je fais une bonne descente, double plusieurs concurrents. Je retrouve Laure au ravito des Granges. Pas question de m'arrêter (de toute façon j'ai de quoi tenir 2 jours dans mon sac!) et je repars avec Laure. Il doit nous rester 4-5 km et je me dis qu'on va peut-être finir ensemble? Finalement elle pioche un peu dans cette dernière portion et je me retrouve seule devant.
Quelques km plus tard, j'aperçois l'arche... et les marmites de vin chaud qui me tendent les bras juste derrière! ;) Toute à mes pensées embrumées, je ne réagis pas quand quelqu'un déboule pour me doubler sur la ligne d'arrivée. C'est mon ami Benoit Payet, tout sourire de son coup. Ah si j'avais su j'aurais couru! ;) Je perds donc une place au scratch mais reste première féminine (3h13, 47ème scratch/106, 44%). Cette victoire, c'est bon pour le moral mais le niveau féminin n'était peut-être pas très relevé. La prochaine course, le trail du Ventoux, sera d'un tout autre gabarit!