Une petite semaine de boulot depuis le duo des Contamines et on remet ça avec le trail des glaciers de la Vanoise à Pralognan. Faut pas se refroidir! Ce trail, je l'avais coché depuis longtemps dans mon agenda, son parcours sauvage loin de la civilisation me faisait rêver. Deux semaines avant c'est la douche froide: parcours de repli qui n'a plus rien à voir avec le parcours initial. J'ai rebaptisé le trail "l'étoile de la Vanoise": 3 boucles en étoile autour de Pralognan avec beaucoup d'aller-retour, 65km 3700+. On est loin du côté sauvage du TGV mais il faudra faire avec.
Départ au petit jour. Ca commence direct avec la montée vers le Rocher de Villeneuve (2200m), puis retour en sens inverse. Je monte relativement bien, Cyril est dans mes pas (remember les Contamines!) et Caroline Freslon-Bette, juste devant. L'avantage des A-R c'est qu'on peut voir les premiers hommes qui descendent, c'est aérien, ils sont beaux à voir... Vers le 8è place scratch déboule avec une facilité déconcertante Laureline Gaussens, un sourire jusqu'aux oreilles. Son avance est impressionnant, et ce n'est que le début!
Je bascule au sommet juste derrière Caroline et la double dans la descente. J'arrive à Pralognan avec quelques minutes d'avance. Je me sens plutôt bien. J'aborde la deuxième boucle qui, je le sais, va être très dure pour moi: 15km jusqu'au refuge de Péclet (2450m), puis retour presque par le même chemin. Le parcours est joli mais reste un peu trop en fond de vallée pour moi. Et puis c'est quoi cette histoire, faut courir en plus!
Long chemin vers le refuge de Péclet. L'image provient au CR de Sprolls sur kikourou (ici) |
Je m'efforce de courir mais Caroline me double. Pas de panique, je m'y attendais. J'essaie de la garder en ligne de mire mais je commence à avoir les jambes à sec. On n'a fait que 30km mais je paie l'addition de mes dernières semaines chargées. Il reste la bagatelle de 45km, ça va être long...
Arrivé au sommet, demi tour. Je croise un multitude de coureurs qui montent, j'essaie de les encourager en passant mais je n'ai moi-même pas beaucoup d'entrain. Au refuge du Roc de Pêche, on bifurque, me voilà seule. Je cogite pas mal, je compte les km jusqu'à la fin, "vais-je tenir?". Et là badaboum! Je ne sais pas trop ce qu'il se passe mais je chute de tout mon poids sur le genou gauche qui heurte un rocher. Des chutes j'en ai déjà fait en trail mais celle-là c'est sûrement la plus lourde. J'ai mal mais apparemment rien de cassé. J'en serai pour de bons bleus et des jambes de boxer. Sacré look avec la jupette! Je repars clopin-clopant. Maintenant il faut que je temporise. Finir sans exploser, finir sans me blesser.
Retour à Pralognan. Je prends le temps de me ravitailler et repars pour la dernière boucle, direction le mont Bochor d'abord, puis le col de la Vanoise (2500m). La première montée se passe bien, je suis presque seule et j'aime ça. Le moral remonte. Puis descente vers le chalet de la Glière et là, coup de massue au moral: alors que j'étais seule, je rejoins sur le GR les coureurs du TAR, les randonneurs, les supporters. Ca fait beaucoup beaucoup de monde pour moi. La montée jusqu'au col de la Vanoise sera longue, très longue!
J'arrive tant bien que mal au lac des Vaches. Je lève les yeux de mes baskets, c'est vrai que ça déchire!
Le Lac des Vaches. L'image provient du CR de Sprolls sur kikourou (ici). |
Au dessus jusqu'au col, un long chemin est tracé dans la neige. C'est sûrement aussi beau que glissant et je laisse pas mal d'énergie dans la bataille. J'arrive au col passablement fatiguée, mais d'autant plus heureuse d'être en haut que la vue est carrément superbe! Ca donnerait envie d'aller voir plus loin, mais merci les gars, aujourd'hui je rentre!
Les genoux cagneux mais le sourire bright! Merci au kikoureur Danon pour cette photo (d'autres ici) |
Demi-tour donc, direction Pralognan. Je lâche les jambes dans la descente, plus la peine de temporiser maintenant. Ca y est, je vois l'arche, arrivée en 8h56. Heureuse d'avoir tenu malgré des jambes moyennes, heureuse d'en avoir fini, heureuse de ma 3ème place (27è scratch). Heureuse tout court. Caroline est 2ème en 8h41 (23è scratch), derrière Laureline 8h17 (13è scratch). Je reste baba devant son temps.
Podium féminin |
En y repensant, j'en ai bavé sur ce TGV, j'ai parfois pesté contre ces nombreux allers-retours mais, connaissant les organisateurs, je veux bien croire qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Somme toute, je garde à l'esprit certaines vues grandioses et une organisation non moins grandiose. Ce qui ne peut que me donner envie de revenir sur le parcours originel!
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