samedi 9 juin 2018

6666 occitane 2018 - C'est du Guillon! :)

5 semaines après le MIUT, je remets déjà le couvert, enfin les épingles: me voilà à Roquebrun au départ de la 6666 occitane, sur un parcours qui, bien que très différent du MIUT en terme de profil, s'en rapproche beaucoup en distance avec 120km et 7000+.

[voir le parcours sur tracedetrail]

Contrairement à 5 semaines plus tôt, je suis aujourd'hui assez sereine: depuis quelques semaines, les sensations sont revenues. Enfin, oserais-je dire! J'ai retrouvé mon endurance et la confiance qui va avec. Bon, c'est sûr qu'il va falloir se coltiner un gros morceau, mais je suis confiante, ça va le faire.

Ne connaissant ni la région ni le parcours, je me renseigne auprès de Denis qui l'a courue l'an dernier: "ne t'inquiète pas, il n'y a pas de grosses difficultés mais beaucoup de cailloux. Tu verras, le circuit c'est du Guillon!" Du Guillon... Antoine, je ne sais pas comment il faut prendre ça! Moi non plus d'ailleurs, mais on verra bien!

Donc voilà, 6h pétante à Roquebrun, je suis prête avec mon dossard et mes semelles à faire ma 1ère expérience du Guillon. Je pars à un rythme correct, de toute façon la tactique aujourd'hui c'est de partir à un bon rythme (pour le diesel que je suis) et de temporiser ensuite. J'ai l'impression d'être en forme, c'est le moment de tenter!

Les 30 premiers km jusque Lamalou les bains sont relativement roulants malgré certains passages techniques voire très technique. En fait ce début de course me fait penser à la diag, les cailloux à la place des racines: on alterne entre pistes forestières bien roulantes et cascades de pierres. Ces premières bosses sont sympas mais pas très changeantes du point de vue des paysages. Je me dis que si les 120km sont comme ça, je risque quand même de m'ennuyer un peu à la longue.

Quelques minutes plus tard, je change d'avis (esprit féminin!): en fait elle est trop belle cette course! On parcours une gorge magnifique, avec un ruisseau en contre bas qui donne envie de se baigner, et au dessus de nous d'impressionnantes falaises rouges qui donnent envie de grimper. Mais aujourd'hui il faut courir! Enfin vu le terrain, marcher sera déjà pas mal!


Au ravito de La Fage avec l'apéro. L'histoire ne dit pas si le pastis est dans mes flasques! :) Photo: FB de la 6666

Arrivée à Andabre, je sais que c'est ici que le gros morceau commence: le Caroux, temple des cailloux! S'il y existe un dieu de la pierre, à coup sûr c'est ici qu'il habite! Et ça commence par une montée de 700m+ raide mais raide mais raide. En plus il est 15h, le soleil tape et il n'y a pas un cm d'ombre. Et puis tous ces cailloux, p**** mais qu'est ce qu'il foutent tous là?!? Arrivée au point culminant, je pense pouvoir relancer mais non, suivent un nombre incalculable de petites montées et descentes casse-gambettes. C'est extrêmement beau, minéral et sauvage, mais je ne serai pas mécontente quand je sortirai de cet enfer!

Ah voilà enfin la descente d'Esquino d'Aze, il suffit maintenant que je laisse aller les jambes pour en sortir. Mais attends là, c'est une blague, c'est quoi ce bordel? C'est vraiment par là qu'on passe? J'y crois pas... Cette descente, on ne peut même pas la décrire. Imaginez une avalanche de rochers sur une piste noire. Eh ben c'est encore pire que ça! Je descends comme je peux en essayant de limiter la casse de fibres mais il n'y a pas de choix, il faut sauter d'un rocher à l'autre pour avancer. A un moment je vois une pancarte "à partir d'ici et jusqu'au prochain panneau, interdit de courir". J'ai envie d'éclater de rire: attends Antoine, tu crois vraiment qu'on pourrait réussir à courir dans cette cascade de pierres? Là c'est bon, je crois que j'ai bien compris ce qu'est le Guillon! :D

Sortie du Caroux, le reste de la course va me paraitre un billard. En fait il y a toujours un nombre incalculable de cailloux, malgré quelques passages plus roulants, mais de toute façon quand on a survécu au Caroux, tout nous parait d'une facilité déconcertante! Je continue à dérouler et à avancer à un rythme qui me parait tout à fait correct. D'ailleurs je double régulièrement. Côté estomac, tout va pour le mieux. Décidément, je suis dans un bon jour. Hammer n'y est assurément pas pour rien!

Peu après Mons, commence la petite nouveauté par rapport aux années précédentes puisque qu'on attaque directement le Naudech. Le chemin est balisé par de la rubalise 6666, comme depuis le début de la course (avec parsimonie!) ainsi que.... des slips agrafés aux arbres! Véridique! Je ne sais pas s'ils sont à Antoine, en tout cas il y a un caleçon superman! C'est peut-être ça aussi la Guillon's touch! :)

Je me perds deux fois dans cette bosse, une bonne dizaine de minutes envolées, mais cela me reboost pour retrouver du rythme. Je m'étais peut-être un peu endormie depuis quelque temps. Il est vrai que je cours presque seule depuis plusieurs heures, les écarts étant importants.

La nuit est tombée et je fais la dernière bosse à la frontale, la nao allumée en plein phare pour ne pas rater les balises. La dernière descente est à l'image de toute la course: pleine de cailloux! Mais bon, on est toujours mieux ici que dans le Caroux!

Je franchis la ligne après 18h47, 1ère femme (8/188 scratch, 4%). Je discute quelque temps avec Ugo et Antoine avant de me ruer vers le buffet d'après course (à volonté!) et son fondant au chocolat le meilleur du monde. C'est pour ça aussi qu'on court, hein!

Podium féminin. Photo: Cyril Pérot

Je voudrais sincèrement remercier l'organisation pour leur invitation et leur magnifique cadeau puisque grâce à cette victoire je m'envolerai en octobre pour la Réunion! :D Merci de m'avoir fait vivre ma 1ère expérience du Guillon. Le parcours était mémorable, l'ambiance particulièrement sympa, mélange idéal de grande famille du trail et de grand professionnalisme. Merci à Cyril pour son assistance plus que parfaite. J'ai l'habitude de le chambrer dans mes récits (qui aime bien chatie bien) mais là, si je n'en est pas parlé, c'est tout simplement que je n'ai rien trouvé, tout a été parfait! Merci également à Guillaume d'avoir réussi à me remettre en forme. Le moteur diesel s'était quelque peu noyé depuis l'UTMB, le voici reparti pour un (grand) tour! Et merci évidemment à ceux qui me permettent de vivre ces aventures qui font vibrer: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.

Prochain RDV sur les championnats de France à Montgenèvre avec le Taillefer Trail Team!



1 commentaire:

  1. Merci encore une fois pour ce récit et le clin d’œil......Oui du cailloux et du cailloux !!!!! et de la chaleur aussi. Super à toi Juliette que la forme revienne, maintenant je vais avoir les yeux rivés sur le live de l'UTMB et t'encourager derrière mon écran, à bientôt et bonne chance...... le tor il faut le mettre dans un petit coin de la tête......

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